Lorsque votre habitation n'est pas raccordée à un réseau d'égout collectif, la réglementation vous impose maintenant d'avoir un système d'assainissement individuel conforme aux nouvelles lois sur l'eau.
Les toilettes sèches sont une des solutions possibles, mais ne sont pas admises "psychologiquement" par tout le monde...

Les toilettes à compost
Leur dénomination technique est «Toilettes à Litière Bio maîtrisée» (TLB) et n'a rien à voir avec «la cabane au fond du jardin» immortalisée par Francis Cabrel !
Ces toilettes sont installées au chaud dans la maison et aucune mauvaise odeur n'est à redouter dans le cadre d'un usage et d'un entretien adapté.

Fonctionnement:
Excréments et urines sont absorbées ou séchés par une litière carbonée (copeaux de bois, sciure, mulch...) et ne génèrent pas de mauvaises odeurs dues à la transformation de l'azote en ammoniac sous l'action de l'uréase, enzyme présent dans l'urine.
En effet, la lignine et la cellulose contenues dans les éléments végétaux de la litière inhibent l'action de l'uréase.

Installation
Le système des toilettes sans chasse comprend toujours un réceptacle dans lequel les matières fécales sont confinées un certain temps.
En sortie et selon le type (à séparation des urines ou non, à déshydratation ou à compostage), on obtient les sous-produits suivants :
- urine dérivée à la source, bactériologiquement stérile,
- urine séparée après contact avec les matières fécales, ou lixiviat de compost, potentiellement contaminé,
- matière fécale déshydratée et donc partiellement inactivée,
- matière fécale compostée, plus ou moins inactivée selon le degré de compostage,
- mélange semi solide d'urine /selles fraîches/litière (200 g / jour par personne), dans le cas particulier du système à litière.
Les systèmes à déshydratation totale ou à dérivation à la source ne génèrent ni urines souillées ni lixiviats et très peu de résidu final (de 20 à 40 g / jour par personne après compostage.
Dans les autres systèmes, ils sont générés au rythme d'1 litre / jour maximum par personne.

Intérêt écologique
Contrairement aux autres systèmes, dans les toilettes à litière bio-maîtrisée, l'azote n'est pas minéralisé.
Grâce à l'apport de carbone végétal, le rapport carbone/ azote des déjections remonte de 7 à environ 60, ce qui permet de fixer l'azote organique sous forme humique, non lessivable

Que devient le compost ?
Le mélange obtenu est composté, et après une période de mûrissement, on obtient de l'humus directement utilisable pour le jardin.
Autre intérêt, la température du compost atteignant 60°C, les germes pathogènes sont détruits pendant ce temps d'élaboration.

Existe-t-il un risque sanitaire ?
Les dangers de contamination par des organismes ou micro-organismes parasites ou infectieux, au contact des matières fécales humaines ne sont pas établis.
Le seul risque à prendre en compte, semble être celui pris par le manipulateur de ces matières, lors des opérations d'entretien, de vidage et de travail du compost frais.

Conclusion
Administrativement, les toilettes sèches n'existent pas actuellement et il convient d'utiliser ce vide juridique pour obliger le législateur à prévoir cette liberté de salubrité publique et de respecter le choix de ceux qui ont adopté cette solution.
En habitat isolé, et dans le cadre d'une construction, il sera sans doute intéressant de choisir un modèle plus cher car plus autonome, ne requérant d'intervention qu'à un rythme de plusieurs mois. Les modèles bon marché imposent un entretien suivi (vidange fréquente, compostage soigné) qui pourra avoir son charme en camping ou dans une maison secondaire, mais aussi finir par lasser le préposé de service à la corvée.

Pour en savoir plus sur les systèmes de toilettes sèches
Consulter le dossier complet des Toilettes à Litière Bio sur le site "Ecologie-Appliquée"

Pour ceux qui ne sont pas encore équipés
Nous vous recommandons l'ouvrage suivant qui traite des solutions d'assainissement individuel :


Editions Eyrolles - prix librairie 9 &euro